UN MORATOIRE ÉVANESCENT, INCOHÉRENT, INSATISFAISANT

Posted by: on mai 15, 2013 | One Comment

COMMUNIQUÉ

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Projet de loi interdisant certaines activités liées aux gaz de schiste
UN MORATOIRE ÉVANESCENT, INCOHÉRENT, INSATISFAISANT

Montréal, le 15 mai 2013— C’est avec déconvenue et détermination à poursuivre la mobilisation que la campagne Moratoire d’une Génération ainsi que nombre de groupes citoyens mobilisés depuis plus de deux ans au Québec accueillent le projet de « Loi interdisant certaines activités destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le schiste », présenté aujourd’hui à Québec par le ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet.

« Ce projet de loi offre au Québec un moratoire évanescent, incohérent, insatisfaisant et pour tout dire, décevant, note Véronique Bérard, militante de la région de Sherbrooke. C’est un pas important, mais un petit pas… tout ça pour ça?, demande-t-elle. Ce moratoire est bien précaire, il pourrait être levé dès l’automne. Les forages pourraient recommencer dès que Québec adoptera ses nouvelles règles, encore inconnues, sur l’exploitation des hydrocarbures. »

« Interdire le gaz de schiste sans interdire le pétrole de schiste, c’est une inconsistance troublante, souligne pour sa part Sébastien Rioux, porte-parole de Trois-Pistoles. Un projet de moratoire à la fracturation gazière qui se limite « aux basses terres du St-Laurent », c’est de l’incohérence. Comme si la Gaspésie et Anticosti n’étaient pas de ce pays! Il faut un projet qui embrasse le Québec tout entier et toutes les formes de fracturation, insiste-t-il. »

«Le Québec est doté d’un contexte unique pour les énergies renouvelables, il devrait garder le cap, suggère Audrey Yank, militante en environnement. Pour ma génération, celle qui devra élever ses enfants dans la pire crise climatique de l’histoire humaine, ce projet à la pièce est insatisfaisant. Le taux de carbone dans l’atmosphère vient tout juste de franchir les 400 PPM, dit-elle, l’heure n’est plus aux vieilles routes de bitume cahoteuses, mais au virage serré vers les énergies de l’avenir, les énergies 100 % renouvelables. »

« Il y a exactement deux ans, jour pour jour, nous entreprenions une marche de 700 km sur 34 jours vers Montréal à partir de Rimouski, rappelle Jason Rivest, des Pétroliques anonymes de Rivière-du-Loup. Nous réclamions alors et nous réclamons toujours, un moratoire complet d’au moins vingt ans sur l’exploration et l’exploitation des énergies sales au Québec. Le MDG maintiendra sa mobilisation et pour au moins cinq ans encore, notre initiative Schiste911 offrira partout au Québec des formations à la résistance citoyenne non violente. Quelle que soit la durée du moratoire officiel, les citoyens resteront prêts à maintenir un vrai moratoire sur le terrain. L’industrie pétrolière est attendue de pied ferme », conclut-il.

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Nos porte-parole de Montréal, Sherbrooke, Québec et Rivière-du-Loup sont disponibles pour entrevue.

Source : Sébastien Rioux, relationniste, Moratoire d’une génération
info@moratoiredunegeneration.ca • 1 (418) 851-7327

Pétrolia et les forages de Bourque en Gaspésie : du gaz, mais peu de pétrole?

Posted by: on avr 11, 2013 | No Comments

Mille milliards de pieds cubes de gaz naturel humide aux sites Bourque, annonce un communiqué de la société Pétrolia émis le 10 avril dernier. La junior du pétrole de schiste québécois partage ainsi une partie des résultats d’analyses effectuées par la firme albertaine Sproule, sur ses forages d’exploration menés à l’été et à l’automne 2012, dans une région située entre Murdochville et Grande-Vallée, en Gaspésie.

Que signifie la nouvelle, pour nous qui voulons un moratoire d’au moins 20 ans sur la décision de faire entrer ou non le Québec dans l’exploitation des énergies sales? Que lire dans ce communiqué?

Le gaz naturel humide contient des vapeurs d’eau ou d’hydrocarbures comme le butane, le propane, le pentane ou l’hexane. Or, c’est du pétrole que cherche avant tout Pétrolia, car les hydrocarbures liquides valent beaucoup plus cher et sont plus facilement exploitables que les hydrocarbures gazeux.

Malgré l’importance de l’annonce — 1 000 000 000 000 pieds cubes de gaz naturel, les chiffres donnent le vertige —, il faut savoir qu’une infime partie de la ressource serait récupérable, et que pour l’exploiter il faudrait d’abord utiliser la fracturation (briser sous pression le sous-sol, formé de carbonate, ou calcaire), ce qui permettrait, à grands coûts financiers et environnementaux, de récupérer une fraction minime de la ressource. Il faudrait ensuite liquéfier sur place la production pour l’acheminer là où elle pourra être consommée.

Bref, il y a loin de la coupe aux lèvres. La valeur économique de cette découverte n’est tout simplement pas au rendez-vous.

C’est pourquoi Pétrolia annonce du même souffle qu’elle « prépare présentement un programme de tests de production pour les deux puits ».

Et ça, ce n’est pas une bonne nouvelle. À la recherche de pétrole issu de la fracturation, Pétrolia voudra trouver des investisseurs prêts à risquer l’aventure. Pour l’heure, l’entreprise demeure purement spéculative.

Le gouvernement du Québec, qui ne cache son rêve d’encaisser des redevances à court terme sur le dos des générations futures dans sa volonté d’exploiter les hydrocarbures, sera-t-il dupé par Pétrolia et ses mirages de profits, essentiellement spéculatifs à ce stade-ci?

Citoyens, citoyennes, ne baissons pas la vigilance et défendons l’intelligence.

Moratoire d’une génération.